Mémoires sur la Révolution française

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ments bien mürs sur les personnes, il ne faut chercher avec elle que des impressions ; et, comme les siennes sont fort sincères, elles ont du prix. Ce qu’elle nous dit du duc d'Orléans à ce moment et dans toute la suite s'accorde bien, au reste, avec le jugement que les meilleurs esprits ont porté de ce déplorabie prince.

Ainsi il résulte du récit de madame Elliott que ce soir du 42 juillet, en arrivant à Monceaux, le duc était encere très-indécis; que deux ou trois heures après, madame Elliott, qui était sortie à pied avec le prince Louis d'Arenberg pour juger par elle-même de la physionomie des rues de Paris et de ce qui s’y disait, revint à Monceaux et, dans un entretien particulier qui dura jusqu’à deux heures du matin, conjura à genoux le duc de se rendre immédiatement à Versailles et de ne pas quitter le roi, afin de bien marquer par toute sa conduite qu'on abusait de son

nom. Le duc lui donna sa parole d'honneur qu'il