Mémoires sur la Révolution française

240 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

. bassesse de chercher à se rattacher à lui. Nous sommes

bien bon, mais pas bête. »

Voilà où l’on en était au Palais-Royal, dix jours après le 40 août. On aurait bien voulu s’y persuader que, du coup, la Révolution était finie. « Je suis sûre, nous dit madame Elliott, que si le duc d'Orléans avait supposé que la Révolution pût durer plus de six

mois, il ne l'aurait jamais désirée. »

Madame Elliott, vers ce temps et peu après, pendant les journées de septembre, était dans d’affreuses transes. Elle demeurait dans le faubourg Saint-Honoré, au bout de la rue de Miroménil. Elle avait trouvé moyen de sortir de Paris dans la nuit du 40 au 41 août, en escaladant le mur d'enceinte à un endroit qu'on lui avait indiqué et où il y avait une brèche. Retirée dans une maison qu’elle avait à Meudon, il ne tenait qu’à elle d'y rester, lorsque le matin

du 2 septembre elle reçut un mot d'avis d'une dame