Mémoires sur la Révolution française
CONVERSATION AVEC LE DUC D'ORLÉANS 8] ris pour l'hiver. Ma maison étant proche de Monceaux, je vis souvent le duc, mais je m'aperçus que mes opinions lui déplaisaient, et je pensai qu'il valait mieux ne pas parler politique, quand je pourrais m'en dispenser. À cette époque, je me flattai que ces affreux principes révolutionnaires toucheraient bientôt à leur fin, soit parce que le peuple français, reconnaissant sa déplorable situation, se rallierait autour de son roi, soit parce que les armées étrangères viendraient à son secours. Quelque effrayée que je fusse de l'orage qui tomberait alors sur le due, je dois avouer, et je le lui ai souvent dit, que j'aurais préféré le voir dans une prison perpétuelle que dégradé et déshonoré.
Bientôt vint le 5 oclobre, jour d’effroyable mémoire; mais je dois ici rendre justice au duc d'Orléans : il n’était certainement pas à Versailles, dans cette déplorable matinée, car il déjeunait chez moi
en compagnie, pendant qu’on l’accusait d'être, so us F o 2 |