Napoléon Bonaparte, drame en six actes et en vingt-trois tableaux

NAPOLÉON 47

pairs ! la chambre est composée en partie

d'hommes qui ont porté les armes contre

la patrie ; ils ont intérêt au rétablissement

des droits, féodaux et à l’annulation des

ventes nationales. Je casse la chambre des airs.

J'appellerai les électeurs au champ de mai, et là je consacrerai les droits du peuple; car le trône est fait pour la nation et non la nation pour le trône.

J'espère la paix ; je ne crains pas la

guerre ; mes aigles ont toujours les ailes déployées ; et ma devise est celle des preux : Fais ce que dois, advienne que pourra

Tous. Vive l’empereur !

BERTRAND. Sire, vous êtes plus ‘grand que jamais...

NAPOLÉON , à part. Puissé-je un jour ne pas regretter l'ile d'Elbe!

FIN DU CINQUIÈME ACTE.

002000006000 0ORPETPELEAOCACOPLODOCPODOCOBCODTONTECPOPTONTOOCODEONCONSECCHORECIPOLCOSEES

ACTE VI.

Dingt-ct-unième Œableau.

SAINTE=HÉLÈNE. — 1821.

La vallée de James-Town: Point de vue d'où Napoléon considérait la rade, sur le versant de la chaîne de montagnes opposé à Longwood, et qui regarde Plantation-House. Le chemin , large d’abord et bifurqué, se rétrécit ensuñe et disparaît à son point de jonction sur le plan incliné de la côte, au bas de laquelle se laissent apercevoir quelques sommités d’édifices. C’est la ville de James— Town, au-delà de laquelle on découvre la mer. La scène est encaissée À droite et à gauche de roches escarpées où les deux branches de chemin disparaissent et s’enfoncent : l’une, à la droite du spectateur, mène à

Longwood; l’autre, à sa gauche, conduit à Priars.

SCENE PREMIÈRE.

NAPOLÉON , Sr HUDSON LOWE , SANTINI, Ux SOUS-OFFICIER.

(Napoléon est sur la cime d’un rocher, regardant : l'Océan.)

SIR HUDSON LOWE , sur Le devant, parlant à un sous-9fhcivr. Si le général Bona.. parte veut sortir à cheval aujourd'hui, comme j'ai reçu de nouveaux ordres de mon gouvernement, vous l’accompagnerez à dix pas de distance ; jamais plus loin.

LE SOUS-OFFICIER. Yes, sir Hudson Lowe,

(Napoléon, pre descend du rocher et s'éloigne entement par la droite.)

SIR HUDSON LOWE. Rappelez-vous, monsieur ; que quiconque essaiera de favoriser l'évasion du général sera puni de mort. Je vous rappelle cela, parce que vous n'êtes dans l’île que depuis un mois.

LE SOÛS-OFFICIER. Yes, sir.

(Hadson Lowe s'éloigne. — Santini paraît du côté opposé, met legouverneuren joue ; mais aperccvant l'officier anglais, il abaisse son fusil.)

SANTINI , à part. Demonio d’Inglese !.…. (11 se rapproche en chantant.)

« Ma tu chi sai » Si soverrai di mes »

LE SOUS-OFFICIER, qui l'a ou metre en joue Hudson Lowe. Ah! voï chassez, sir ?..

SANTINI. Oui , l’empereur est si mal nourri que je veux ajouter quelque chose à son diner.

LE SOUS-OFrICIER. Et qu'est-ce que voi chassez ?

SANTINT. Des petits oiseaux , des alouettes. LE sOus-0rricrER. Ves | yes ! desalouettes! Voï avez un bel fousil…

SANTINT. C’est un fusil de France.

LE SOUS-OFFICIER. Montrez.

SANTINI. Pourquoi?

LE SOUS-OFFiCIER. Jé voulé voir sil être bien en joue... Jy être chassir aussi.

SANTINI. Ah! ab!

LE SOUS-OFFICIER. Yes, yes: (Meftant en jouv.) Bien ! (Z4 re dans unetronc d’ardre; la balle fait sauter des éclats. Il va à l'arbre, ef, avec un couteau, él retire la balle ; puis, revenant à Santini: ) Ah! oilà le petit plombaveclequel vous tirez les alouettes? Vous tirez bien, mon ami, si vous tuez à tout coup.

SANTINI. Que veut dire cela ?

LE SOUS-OFFICIER. Et pour qu était cette balle ?