Napoléon Bonaparte, drame en six actes et en vingt-trois tableaux

48 SanTINI. Pour le gouverneur, et celle qui reste pour moi. LE SOUS-OFFICIER. Pour tuer le gouverneur ? SANTINI. Vous n’êtes donc pas Anglais? LE sOUS-OFFICIER. lmbécille ! SANTINI. Comment êtes-vous ici ?

LE SOUS-OFFICIER. Pour sauver l'empereur. SANTINI. Vos moyens?

LE SOUS-OFFICIER. Il les saura. SANTINI. Se fiera-t-il à vous ? LE SOUS-OFFICIER (ui, SANTINI. Ïl vous connaît donc? LE SOUS-OFFICIER. Oui. SANTINI. Depuis long-tems ?

LE SOUS-OFFICIER. Avant que tu n’eusses entendu prononcer Son noi,

SaNTINI. Je le sers depuis sept ans, moi.

LE SOUS-OFFICIER. Et moi depuis trente, entends- tu ?

SANTINI. Et commentlui parlerez-vous ?

LE SOUS-OFFICIER. Je l’accompagnerai à cheval.

LE MAGASIN THÉATRAL.

SAXTINI. Il ne voudra pas sortir.

LE SOUS-0fFICIER. Alors j’entrerai.

SANTINI. Îl ne reçoit pas d'officiers anglais. °

LE SOUS-OFFICIER. Tu lui diras que j'ai le mot d'ordre.

SANTINI. Îl n’en donne pas.

LE SOUS-OrriciEr. Il m'en a donné un à moi.

SANTINI. Lequel ?

LE SOUS-OFFICIER. Tou/on et liberté.

SANTINI. Vous êtes Français?

LE SOUS-OFFICIER. Aussi vrai que tu es Corse.

SANTiINT. Quelle est votre famille ? LE SOUS-OFFICIER. Je n’en ai pas. SANTINE, Etes-vous soldat ?

LE SOUS-OFFICIER. Non.

SANTINI. Mais qui êtes-vous ?

LE SOUS-OFFICIER. Un espion, Va. SANTINI. Adicu, : L’ESPION. Au revoir.

(Ils se séparent.—Le théâtre change.)

SSBSCOSOROCCOPOCOBPESÉ TEE CC 000000 000 06EC9COPOUDOCN CODEC COPECS E0E 669 G0E BEC EE Bee ec 65e

Dingt-deuxième Tableau.

La chambre à coucher de Napoléon, à Longwood. Au fond, à gauche, son lit de fer. A droîte, une cheminée où sont suspendus deux portraits de l'impér trice, et celui du roi de Rome: la cheminée supporle aussi un petit buste en marbre du roi de Rome. Du mème côlé, un canapé encombré de livres, derrière lequel est une porte. Au pied du canapé, du côté de la cheminée, un portrait de Marie-Louise et du roi de Rome Au-dessus, la grosse montre d'argent du grand Frédéric, laquelle a pour 2eudaut la montre de Napoléon. À gauche, la porte du cabinet de l'empereur. Au milieu un petit guéridon.

SCENE II.

LAS CASES, MARCHAND , purs NAPOLEON. LAS CASES, feu/letant une brochure. Quel infâme libelle !

MARCHAND. Encore contre l’empereur ?

Las CASES. Cet archevêque de Malines! cet aumônier du dieu Mars, écrire l'ambassade de Varsovie! Aussi quelle hâte sir Hudson Lowe a mise à nous l'envoyer !.. tandis qu'hier il a retenu l'ouvrage de ce membre du parlement anglais...

MARCIAND. Songez done, monsieur le comte, qu'il y avait en lettres d’or ; sur la couverture. À Nasoléon-le-Grird.…

LAS CASES. L'adresse était bien mise !

MARCHAND. Aussi l’empereur ne l’a-t-il pas reçu.

LAS cases. Opprobre et pitié.

MARCHAND. L'empereur! l'empereur !

NAPOLÉON , entrant. Nous cachez quelque chose, Las Cases.

Las cases. Rien. un nouveau libelle contre votre majesté.

NAGOLÉON. Donnez, donnez done , eñfant ; est-ce que vous:croyez que Je Suis LE Le D . sensible à leurs coups d’épingle?.. Ah c'est de ce pauvre abbé ! il calomnie, il injurie !.. Ce que c’est que d’avoir perdu une ambassade ! ME

LAS CASES. Sire…

NAPOLÉON. Laissez-les tirer à poudre et mordre sur lé granit, Quand ils voudront