Napoléon Bonaparte, drame en six actes et en vingt-trois tableaux

NAPOLÉON. 53

L’ESPION, sorlank. Je reviens...

NAPOLÉON. Cet homme avait l'instinct des grandes choses : pourquoi at-il marché à côté de sa vie! (Se retournant. ) Qu'est cela? le feu? un incendie?

L’ESPION , rentrant. Rien; c’est moi qui ai mis le feu au signal.

NAPOLÉON. Et le vaisseau va partir ? L’ESPION: Oui.

NAPOLÉON. Et toi?

L’ESPION. Moi, je reste.

NAPOLÉON. Oh! malheureux !..... voilà le gouverneur, Qu’as-tu fait ?

SIR HUDSON LOWE , de La porte. Pourquoi ce feu? est-ce un signal?

L'ESPION. Oui. SIR HUDSON LOWE. Pourquoi ?

L'ESPION. Pour correspondre avec le vaisséau qui est à l’ancre, en mer.

SIR HUDSON LOWE. Et que fait là ce vaisseau ?

é L’ESPION. ‘Il attendait l’empereur , si l’empereur eût voulu fuir.

SIR HUDSON LOWE. Et l’empereur ? L’ESPION. N'a pas voulu.

SIR HUDSON LOWE, éfonné. N'a pas voulu?

L’ESPION. Non. Vous ne pouvez pas comprendre.

SIR HUDSON LOWE. Et qui avait fait ce complot ?

L'ESPION. Moi.

SIR HUDSON LOWE. Vous ?.. un Anglais?

L'ESPION , jetant son chapeau, Moi! un Français !

SIR HUDSON LOWE , aprés une pause. Vous connaissez le bill ?

L’ESPION. Oui.

SIR HUDSON LOWE, La peine?

L’ESPION. Oui.

SIR HUDSON LOWE. Êtes-vous prêt?

L'ESPION. Oui.

SIR HUDSON LOWE. Votre procès ne sera pas long.

L'ESPION. Je le sais. SIR HUDSON LOWE. La grande vergue.

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L’ESPION. Soit! j'aurai les honneurs dti coup de canon.

(A Napoléon.) Adieu, sire. Vous entendez...

je vais être pendu. C’estun peu votre faute :

vous pouviez me faire fusiller à Toulon...

Adieu ! Fr (4 sort avec le gouverneur.)

NAPOLÉON. À revoir. bientôt! Jesens... Mon Dieu ! Ah! ah!

({se couche sur son canapé et reste sans connaissance.) MARCHAND , de la porte. Peut-on entrer? sire, peut-on entrer? L'empereur couché! pâle , ne répondant pas ! Oh! venez, docteur, et voyez. ni

ANTOMARCHI. Îl est évanoui! TFransportons-le dans son lit; l'air du soir lui fera du bien.

(On le transporte. Le théâtre change:)

D200000900000000200000 0009700000 000200500 0020020000 000 000000 080090000000 00ICSEEEEO PES

Vingt-troisième Cableau.

La chambre à coucher. 6 CT

SCÈNE IH.

L MARCHAND, LASCASES, BERTRAND, ANTOMARCHI. ÿ k

MARCHAND , frappant à la porte. Monsieur de Las Cases... monsieur de Las Cases !

LAS Cases. Eh bien ! comment va l’empereur ?

MARCHAND] s’affaiblit de plusen plus. Savez-vous quelque chose de cet espion français , et pourquoi depuis huit jours il n’a pas été exécuté, quand le bill porte que

Napoléon.

iout Français qui essaiera de fa fuite de empereur séra exécuté à même ? 19

LAS CASES. Il était porteur d'un de sous-officier anglais, et, considéré comme tel, il n’a pu être jugé que par un conseil de guerre ; mais cela ne le sauvera pas. Antomarchi est allé à la ville pour en savoir des nouvelles

fi : E _ MARCHAND. Son arrestation a fait plus de mal à l’empereur qu’une année de souffrance. :

sas cases. Oh! Marchand! le voir

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