Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales
282 LOUIS A LA REINE DE HOLLANDE.
troupes françaises en leur fermant les portes, et les intrigues anglaises tendant à armer les Hollandais contre les Français , ont provoqué l’ordre qu'il a reçu de se présenter devant Amsterdam; que c’est aux Hollandais à voir s'ils veulent nous traiter en alliés et amis ou en ennemis, et s'ils veulent se livrer aux conseils perfides qui s’agitent autour du roi pour perdre la Hollande.
Le duc de Reggio s’arrangera pour être devant Amsterdam deux jours après l’envoi de cette lettre. Vous aurez soin que votre courrier soit porteur d’une lettre du duc de Cadore au sieur Serurier pour le prévenir du présent ordre que vous communiquerez à ce ministre. Vous ajouterez au duc de Reggio qu'il n’y a qu'un moyen pour prévenir tout embarras, c’est que la ville d'Amsterdam reçoive en triomphe mes troupes et leur donne une fête qui fasse disparaître toute acrimonie; car, dans aucun pays, je ne souffrirai qu’on ait l’air de repousser et d’insulter les troupes françaises.
Louis À NAPOLÉON.
1° juillet 1810 (1). — Kire, je prie votre M. L.et R. d’approuver que j’abdique la couronne en faveur de mes enfants. Le climat n’est point contraire à Napoléon, et, comme il y aura en son nom un régent, en l’absence de la reine, qui sera du choix de V. M. j'ai tout lieu de penser qu’elle sera à l’avenir entièrement satisfaite de ce pays et que tout sera fini. Je demande à V. M. de trouver bon que je demeure dans un pays neutre, faisant des vœux pour le bonheur de V. M. I. et pour la France. Jusqu'ici j'ai eu l'espérance de pouvoir supporter l’état des choses actuelles ; aujourd’hui, Sire, je ne puis plus, et jinsiste parce que j'y suis entièrement et fermement décidé.
Je suis et serai cependant toujours, Sire, de V. M. IL. et R., le très-dévouéet très-affectionné frère.
Louis A LA REINE DE HOLLANDE.
1® juillet 1810.— Madame, les circonstances et sans doute la volonté de l’empereur me forçant à abdiquer en faveur de mon cher Napoléon, J'en ai fait dresser les actes authentiques. La régence appartient à
(1) Date présumée. Même observation pour la lettre suivante.