Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales

24 JUIN 1810. 281

chercher seulement à éviter de nouveaux malheurs à ce pays. Veuillez, monsieur le duc, me dire s’il est un moyen de finir entièrement et à jamais tous les démêlés et tracasseries , s’il existe quelque chose que je puisse faire pour cela ; il n’y a rien que je ne fasse, si j'ai la certitude que tous les démêlés seront finis à jamais, et que ce pays en tirera quelque avantage. Le porteur de cette lettre est reconnu pour être aimé et ami des membres de la légation française à Amsterdam. Je l’ai choisi par cette raison pour vous porter cette lettre et vous demander s’il n’y aurait pas quelques moyens de terminer à jamais tous les démêlés et les contrariétés, qui semblent s’augmenter même depuis le traité. Veuillez, monsieur le duc, prendre intérêt à ma position , à celle de mon fils, et surtout à celle de ce pays, et croire que, si vous pouvez me faire connaître ce qui peut la rendre supportable ou la terminer entièrement, ce sera le plus grand service que vous puissiez me rendre. Dites-moi des choses précises à faire, et non, je vous prie, des choses générales , comme on l’a fait toujours. Croyez que tous les différends naissent dela difficulté de ma position, et que mon frère reconnaîtra trop tard peut-être combien on est injuste envers ce pays. Je le répète, monsieur le due, je suis prêt à tous les sacrifices que l’empereur désire, s’ils peuvent être utiles à ce pays et éviter les maux qui le menacent encore.

NAPOLÉON AU GÉNÉRAL ÜLARKE, DUC DE FELTRE,

MINISTRE DE LA GUERRE.

Saint-Cloud, 24 juin 1810. — Vous donnerez les instructions suivantes au duc de Reggio. Aussitôt qu'il aura réuni assez de troupes à Utrecht pour marcher sur Amsterdam, il écrira à mon chargé d’affaires que les troupes françaises ont été insultées ; qu'on leur a fermé les portes de Haarlem ; qu’il demande réparation de cette offense ; que les aigles françaises peuvent aller dans tous les pays alliés ou amis ; que, depuis quinze ans, constamment les troupes françaises ont été dans toutes les parties de la Hollande ; que le traité ne fait exception d’aucun point; que c’est donc un outrage gratuit que la Hollande à fait aux troupes françaises, que l’empereur y a été trèssensible et a ordonné que de nouvelles forces entrassent en Hollande ; que ses instructions ne lui prescrivaient pas d'entrer à Amsterdam, vu qu’il n’avait rien à y faire; mais que le défi qui a été porté aux

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