Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

110 NOTES DE POLICE

J'ai été à Blois en faisant douze lieues par jour, à pied. MM. les comtes Régnault de SaintJean-d'Angély et Réal peuvent dire de quels sentiments j'étais animé dans cette ville; je m'empressai d'y offrir mes services à M, le due de Rovigo, à M. Desmaverts, bien que j’en eusse été profondément humilié depuis 1811, depuis que Votre Majesté avait ordonné de m’employer. A Orléans, j'ai pris, le 11 avril, un passeport pour Fontainebleau, afin de me rendre auprès de l’empereur Napoléon; j'ai été le faire viser chez M. le comte Schouwaloff : je possède ce passeport. .

M. le trésorier général baron de la Bouillerie m'a vu à Orléans, les larmes aux yeux, cherchant les moyens de joindre Votre Majesté. La petite ville de Pithiviers avait été incendiée la veille par les cosaques; les voies de communication d'Orléans à Fontainebleau ne pouvaient être ouvertes et tentées qu’à prix d’or; je fus forcé de venir à Paris.

Les Bourbons y régnaient déjà! Je les connaïissais mieux que personne au monde. Je cherchaï à sauver ma tête, à me couvrir de la seule égide qui püt la préserver au moins pour quelque temps — qui pût me permettre, par conséquent,