Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

OFFRES À NAPOLÉON ET À FOUCHÉ 411

de combattre, avee ma plume, les plus mortels ennemis de ma patrie et de Votre Majesté.

J'étais l’homme le plus exposé de France, et j'étais dépourvu de tous moyens pour fuir, pour me rendre sur les côtes d’Italie. Mes petits effets, tout ce que je possédais au monde, avaient été pillés à Juvisy-sous-Fromenteau, par les cosaques, pendant que je me rendais à Blois.

Sire! Sept cents personnes avaient jugé où condamné Louis XVI; c'était un corps! Moi, j'étais seul au monde, j'avais voté la mort civile, le mépris de la postérité contre les Bourbons! Et ces princes étaient dans Paris, et je ne pouvais quitter Paris! Votre Majesté ne m'avait accordé aucune fortune, aucun moyen d'indépendance.

Je fis l'ouvrage intitulé : Restauration de la monarchie des Bourbons, et je le fondais sur un mensonge — la plus inflexible nécessité m'y forçait — mais sur un mensonge si fort et si absurde que personne ne pouvait eroire et n’a cru ce que j’avançais : mais du moins je pouvais me prévaloir du repentir que j’annonçais hautement d’avoir diffamé, c’est-à-dire peint au naturel, le roi et les princes; mais du moins je saisissais autant qu'il se pouvait cette occasion de parler