Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

OFFRES À NAPOLÉON ET A FOUCHÉ 113

ministres de Louis XVIII, et je parlai avec enthousiasme de la gloire des armées impériales.

Déchiré par les journaux du roi (car il voyait la Quotidienne avant son impression), de M. d'Aumont, de M. Blacas ; obligé de traîner devant les tribunaux la Gazette de France et la Quotidienne, qui m'avaient atrocement calomnié, par ordre d’un ministre de Louis XVIII qui avait été auparavant ministre de Votre Majesté, ainsi que les rédacteurs de ces gazettes le déclarèrent en présence des avocats, je les forçai à une rétraction formelle et juridique. Je combattais cependant contre le roi, contre le chancelier d’'Ambray qui avait ordonné que ma cause ne serait pas jugée; j'écrivis à M. le comte Beugnot « que si le roi lui-même m'avait accusé d’a« voir été en Angleterre, par ordre de Napo« léon, avec la mission d’y assassiner les princes « français, j’aurais cité sans balancer le roi lui« même devant les deux Chambres et devant la « Nation, jusqu’à ce qu'il se fût rétracté. »

J'ai été onze mois sur la brèche. Lors du procès des malheureux libraires condamnés pour « le Moniteur du 20 germinal an VI, et le por« trait du roi », le procureur et les avocats des accusés dirent en pleine audience « que j'étais le

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