Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

COMPLOTS PENDANT LES CENT-JOURS 143

laissé son portemanteau à Charleroi; il donna

deux de ses habits à l’émigré Pommier et le fit

boire pour avoir des renseignements ; il alla en cabriolet à Gerpinnen, il s’y annonça à l'officier des avant-postes prussiens en lui disant qu'il s'était égaré, qu'il voulait se rendre à SaintAubin, et qu'il le priait de lui indiquer une route par laquelle il ne courût pas risque de tomber entre les mains des Français; il lui dit qu’il ne devait pas passer par la forêt, parce que les Français y venaient d'Hansine; comme c'était précisément ce qu'il voulait, il entra dans la forêt ety marcha trois heures. #

Il faut observer que le général Gneisenau lui avait donné un billet pour pouvoir passer partout, mais que le général Ziethen n’y eut aucun égard. Au bout de trois heures il arriva à Hansine. Le factionnaire prussien n’était éloigné que de deux cents pas du village. Il observa qu’un berger d’Hansine lui parlait ; quand ce factionnaire se fut retiré, il s’approcha du berger

pour lui demander :

— Est-ce ici France ou Belgique?

— C'est France, dit-il, mais voici le faction: naire prussien à cinquante pas.

— Noussommes doncsurlepays del'Empereur ?