Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

158 NOTES DE POLICE

Charet a distribué des proclamations à chacun de ses chefs de subdivision. Il les avait reçues jeudi dernier, entre dix et onze heures du soir, vers le milieu de la rue de Seine. Il avait été, ce jour-là, avec Bouillé depuis huit heures du soir. Ils s'étaient rendus ensemble au-delà du pont de la Concorde, où il était resté à trente pas du corps de garde, tandis que Bouillé s’était avancé vers les quinconces des Invalides, d’où il n’était revenu qu’au bout d’un quart d'heure, annonçant que ça n’était pas fini, et que les proclamations ne pouvaient être prêtes qu’à dix heures. Ils restèrent autour du Corps législatif. Vers dix heures, Bouillé reconduisit Charet près du même corps de garde du bord de l’eau. Bouillé en revint avec un garde national, qui le conduisit rue de Seine. Le garde national les quitta un instant, et revint avec une servante qui avait, dans son tablier, trois paquets de ces affiches, de vingt-cinq chacun. Bouillé en prit un, et dit qu'il allait les répandre dans les faubourgs. Charet emporta les deux autres paquets, dont un était pour un autre chef de division qui vint le prendre chez lui. Il ne connaît que de vue ce chef de division, qu'il dit être un homme âgé.

Il ne connaït aussi que de vue quelques-uns