Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

TROIS HOMMES A LA ROUE 7

assis parmi vous, les aurait-il emportés avec lui dans le tombeau ? »

C'est une copie de ce discours, écrite de la main même de de Laleu, que j'ai trouvée dans les papiers de Robespierre. Quelques notes tracées par ce dernier y étaient jointes; elles prouvent manifestement qu'il est l'auteur de l'éloge anonyme de du Paty, paru en 1793.

L'Ordre des avocats qui, vingt-cinq ans auparavant, avait rayé l'un de ses membres, convaincu d’avoir affirmé que les comédiens étaient des hommes, s'était empressé de condamner de Laleu sans l’entendre : le bâtonnier lui avait refusé le titre de confrère. Maïs, après sa comparution, les avocais avaient jugé prudent d’attendre, pour le frapper définitivement, que le Conseil du roi eùt statué sur l’affaire des « trois hommes condamnés à la roue ».

Le Conseil du roi, après avoir ordonné l’apport des charges et informations, finit par admettre la requête de Lardoïise, Simare et Bradier, dont l'innocence était éclatante. Mais de Laleu n’en avait pas moinsété soumis jusqu'alors à une peine humiliante : aucun de ses collègues ne devait lui parler ayant d’en avoir obtenu l'autorisation de l'Ordre des avocats ;