Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

AVANT SAINTE-HÉLÈNE 165

que la confirmation plus rigoureuse des ordres reçus du gouvernement provisoire; les autres délégués de Fouché tenaient leurs pouvoirs occultes de papiers signés du ministre de la police générale.

Or il se produisit un triple phénomène, qui jette un jour singulier sur la mentalité des hommes de ce temps et sur la prestigieuse influence qu’exerçait encore sur eux le vainqueur d’Austerlitz.

Ri..., qui était arrivé le soir du 13 juillet à Rochefort, ne se décidait point à joindre le préfet maritime, baron Bonnefoux, pour lui confier l’objet de sa mission. Il se trouvait tout à coup transporté dans une atmosphère si favorable à Napoléon, que l'acte qu’il était chargé d'accomplir lui paraissait devoir être une véritable profanation. Il attendit pendant toute la matinée du 14, et, pour dissimuler ses véritables sentiments à Fouché, il allégua un retard involontaire, dans la lettre suivante, enregistrée à la division

dela Sûreté sous le numéro 32791 :

« Monseigneur,

« Quelque diligence que j'aie faite, et quoique j'aie couru jour et nuit, je ne suisarrivé à Rochefort