Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

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possession de Paris au nom de Louis XVIII, le détermina à cette résolution désespérée de se livrer à l'Angleterre.

Il s’en fallut de peu qu’il ne fùt pas trop tard : le machiavélique duc d’Otrante venait de réduire l'empereur à l'une de ces alternatives : partir, au risque d’être fait prisonnier de guerre par les Anglais; se voir arrèté par la police et livré aux haines monarchiques ; être tué par un fanatique dont on avait su attiser la haine.

Trois hommes avaient été particulièrement chargés d'assurer, l'exécution de ces desseins; l’action de chacun d’eux était subordonnée à l'inhabileté où à l’insuceès de l’autre : le général Beker avait mission de faire embarquer Napoléon coûte que coûte; s’iln’y réussissait pas, un envoyé spécial, du nom de Ri... devait l’arrêter (1); si ce dernier échouait lui-même, un nommé Davis était chargé de l’assassiner. Les

instructions données au général Becker n'étaient

4) De Yaulabelle (Histoire des Deux Restaurations, LI, page 231) et quelques autres écrivains ont prétendu (que ce personnage mystérieux était le capitaine de frégate H. de Rigny. Cest là une erreur : j'ai entre les mains la lettre originale (plus loin reproduite) adressée par Bi. au duc d'Otrante; sous la signature, difficile à déchiffrer, on pourrait lire « Richeu », ou « Richen », ou encore « Richeur », mais certainement pas « de Rigny ».