Oeuvres diverses

XI —

ticle sur la mort de Marat, assassiné par la vierge girondine. Nous plaçons ici cette page d'histoire :

CHARLOTTE CORDAY

L'Ami du peuple est dans un bain... Sur ses traits foudroyés la vie a inscrit ses angoisses, la Révolution son espoir et ses colères. L'œil illuminé jette encore de fauves lueurs, mais la plume tremble sous des doigts décharnés. Le métal bouillonnant a brisé la frêle enveloppe. Que Charlotte Corday se hâte, si elle ne veut trouver un cadavre.

Depuis le jour où le premier souffle de liberté vient arracher aux écuries du comte d'Artois l'humble médecin, trois années, — trois siècles ont passé. Le serf, échappé au gouffre impur du moyen âge, a contemplé une terre nouvelle éclairée par la raison, et lorsque la lourde pierre veut retomber sur Lazare, la rage du désespoir qui met l'obstacle en pièces, le rauque mugissement des poitrines, plus terrible que la lave ou l'ouragan, toutes les furies des épcques révolutionnaires s'incarnent dans Marat.

D'ane cave ou d’un grenier, du fond des bougesou des entrailles de la terre, jaillit la voix stridente qui hurle à la place publique ses douleurs et ses enthousiasmes, ses gémissements etses tendresses, vibre en longs échos dans les replis des faubourgs, et arrache leur masque au privilège et au mensonge. aboi plaintif et prolongé au milieu de la nuit des intrigues, cloche frénétique agitant sans fin ni trève son glas unique: « Justice! “Révolution! >

En vain, les sbires de Louis X VIet de Lafayette se coalisent contre la voix sinistre. Décrété,