Oeuvres diverses, S. 228

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seuls les représentants de l'Alsace, de la Lorraine, de la Meurthe et des Vosges, chassés, sans un mot du cœur de la part du président et de la majorité.

Je ne siège pas dans une Chambre qui repousse Garibaldi !

Tels sont les motifs qui m'ont guidé, ainsi qu’un certain nombre de mes collègues, et que je vous soumets. Rappelez-vous, d’ailleurs, que la Prusse, depuis Frédéric, n’a jamais tenu un traité. Issu de là trahison et de la fourbe, cet Etat n’a grandi que par la trahison et la fourbe. Traiter avec lui, c’est traiter avec Cartouche doublé d'Escobar. Ils ont restitué le Sleswig au Danemark comme ils ont respecté le traité de Prague. Et voilà les honnêtes contractants auxquels on laisse en gage nos plus belles provinces, depuis Honfleur jusqu’à Dijon. Français, je ne puis conniver à ces ignominies ; Bourguignon, je ne donnerai jamais la main à la remise de mon pays aux griffes des brigands prussiens. Retiré de ce cloaque, je ninsurgerai sans trève contre un traité criminel, et ne cesserai ma revendication qu’au jour où la Révolution et votre patriotisme l’auront mis en pièces.