Oeuvres diverses
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D'abord, voiei la comédie des Adelphes, tant de fois fatale aux révolutions. Garnier-Pagès se substitue à son frère par droit de conqnête et par droit de naissance — patrimoine d'honneur tôt dilapidé. Dès 1846, en face de ses électeurs de Verteuil, le patriarche de la démocratie moderne débite, en vue des plus hauts intérêts, « le ministère et la régence », une petite théorie sur la conciliation que n’eût, certes, pas désavouée M. Emile Ollivier.
« Union! union? Concorde! concorde! » pour la première fois retentit l'air hypocrite qui, après avoir parcouru tous les tons de la gamme, depuis l’aigre jusqu'au fausset, doit aboutir au: « Tue! Tue!» des Saint-Barthélemy. En 1847, désireux de plus en plus de s’unir à la monarchie, et en compagnie du même Carnot, arcades ambo, l’apôtre des unions véreuses, accomplit le mouvement à droite qu’il a si vertement reproché de nos jours à deux de ses collègues. Alors parait la fameuse brochure : es Radicaux et la Charte, acte illustre de défection; on tente de rallier à la dynastie le parti républicain tout entier. « Union! concorde ! » Une réjouissante alliance de mots inaugure le radicalisme royaliste, dynastique et constitutionnel. Cette enseigne dit tout Pagès.
Le projet avorte. Consolés par le Sièele d'Odilon, qui leur décerne le titre de « radicaux sensés », les deux rameneurs sont accablés des sarcasmes et de l’indignation de la Réforme. M. Thiers lui-même, leur ministre futur, les joue après les avoir compromis. Il proclame son amour pour la stabilité et se prononce contre toute
* concession sur le terrain électoral,
La lecture de la Réforme est édifiante, je la recommande à M. Ollivier, émule calomnié du Garnier-Pagts de 47 qui, en 64, se donne la discipline sur les fesses de son imitateur :
« Le parti bourgeois radical, dont M. Garnier-Pagès