Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

RÉFLEXIONS SUR LA DÉCLAMATION 1GI

Bonnières m'a dit qu’il avait travaillé les deux premières années, comme un forçat, pour apprendre ses causes ct se les mettre dans la tête. Il n’osait parler d’abondance, et cependant ne voulait pas lire. Il se promenait dans sa chambre pendant des journées entières; il répétait vingt fois la même chose; il plaidait vingt fois la même cause tout seul : ensuite il a pris plus d’audace, il s’est livré à lui-même, et il est parvenu à cette extrême facilité dans laquelle il sera difficile de le surpasser comme écrivain.

Jefferson, un des libérateurs de l'Amérique, me disait qu'il n'avait jamais pu retenir les choses qu’en masse.

Devenez supérieur à votre mémoire, me disait Larive. L'acteur qui joue un rôle n’est pas digne de jouer la tragédie, s’il néglige un seul vers. J’ai souvent pensé que les grands exemples de mémoire étaient d’une grande utilité et qu’entendre un bel organe donnait dela voix.

L'artifice de la mémoire, c’est l'exercice.

J'ai été pendant quelque temps prendre des lecons de mademoiselle Clairon. « Avez-vous de la voix?» me dit-elle, la première fois que je la vis. Un peu surpris de la question, et d’ailleurs, ne

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