Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

RÉFLEXIONS SUR LA DÉCLAMATION 165

selle Clairon, le reste là... m'ajouta-t-elle, en portant la main sur mon front, »

J'éprouve qu’il faut avoir dans la tête, et dans la mémoire, habituellement les voix qui nous plaisent le plus, et qui sont les plus analogues à notre manière. Je ferais bien de penser souvent à la voix de Larive, à celle de Brizard, de Gerbier, de mademoiselle Clairon.

Je préférerais de me rappeler le plus souvent possible la voix de mademoiselle Clairon, et de me rapprocher de son genre, parce que c’est celui où je trouve le plus de facilité pour moi. Elle prend sa voix dans le milieu, tantôt doucement, tantôt avec force, et toujours de manière à la diriger à son gré., Surtout elle la modère souvent, ce qui fait beaucoup briller le moindre éclat qu’elle vient à lui donner. Elle va très lentement; ce qui contribue en même temps à fournir à l’esprit les idées, la grâce, la pureté et la noblesse du style. Je prétends qu'il y a dans le discours, comme dans la musique, une sorte de mesure des tons, qui aide à l’esprit, du moins au mien. J’ai éprouvé que d’aller vite offusque, et empêche l’exercice de mes idées. J’ai remarqué qu’il en était ainsi du plus grandnombre de ceux