Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

Au

208 DÉTAILS SUR LA SOCIÉTÉ D'OLTEN

pour eux un centre de ralliement, un jour de fête. Les gens d'esprit sont les premiers à se lasser de tout; Lavater, Pfeffel, Zimmermann ne viennent plus : ce sont aujourd'hui leurs enfants ou leurs cousins qui les remplacent, quelques conseillers habitués à l’intrigue dans leur canton et qui, en partant de chez eux, se font une affaire du voyage qu’ils entreprennent; quelques professeurs, ministres, ou chanoines, qui vont là comme à un congé; et, en général, ce sont surtout les jeunes gens des villes, matière bruyante, chantante, évaporée, pour qui le mot de patriotisme n’est qu’un prétexte pour faire du bruit, et qui formant le plus grand nombre, donne nécessairement le ton au reste de la société. Je puis m'être trompé, mais, quoique j'aie causé avec presque tous, je n’en ai trouvé que quatre d’aimables, dont deux étaient instruits, philosophes, et montraient une âme. L’un de ces deux se nommait Meyer de Lucerne : l'autre, aussi de Lucerne, s’appelait Balthazar. Le troisième était encore de Lucerne, et se nommait utétimann, digne et excellent jeune homme. Quant au quatrième, c'était un citoyen de Zurich, Æscher de Berg. Je n’ai vu nulle