Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

DÉTAILS SUR LA SOCIÉTÉ D'OLTEN 207

vétique il survint un violent orage, mais le père éternel tonnait en vain, on ne fit d'attention qu’au père de la patrie.

Le lendemain, à neuf heures du matin, l’académie d’Olten tint sa première séance. Le muséum n'était pas magnifique. On se servit de la pièce voisine de celle où nous mangions, toujours au grenier. Avant le discours d'ouverture qui devait se faire en allemand, et qui roula sur les mœurs des anciens Suisses, l’auteur, M. Orelli, président, me confia qu’il se trouvait extrêmement embarrassé d’avoir à parler en public, qu’il tremblait de tous ses membres, qu'il n’était qu’un bon homme médiocrement instruit ; non pas fait il est vrai pour être à la queue, encore moins pour être à la tête d’une société, mais bien pour se trouver avec tout le monde, au milieu de la foule. Je m’efforçai de le rassurer en lui disant quetous ceux devant lesquels il allaits’escrimerme paraissaient aussi de fort bonnes gens. Effectivement la société était cette fois je ne dirai pas mal composée, mais très faiblement... Autrefois les Gessner, les Lavater, les Pfeffel, en un mot, tous les hommes célèbres ne manquaient pas ce rendez-vous général ; c’était tous les ans