Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

220 DÉTAILS SUR LA SOCIÉTÉ D'OLTEN

quelques jeunes gens vinrent, de leur propre mouvement, me faire amende honorable, pour leurs compatriotes, de la fausse Opinion qu’on s'était inutilement efforcé de leur faire prendre surmon compte. Ils m’apprirent alors qu’un certain M. Schloutz, conseiller de Soleure, personnage dartreux et galeux depuis la racine des cheveux Jusqu'à la plante ‘des pieds, m'avait travaillé le plus joliment du monde dès le jour de mon arrivée, et cela sans aucun motif, sans même m'avoir jamais connu, mais uniquement par le plaisir de nuire. Tranchons le mot; ceM. S'ehloutz m'avait affublé de l'honorable qualité d’espion. « Quelque décrié que soit le sieur SeAlourz, « m'ajoutèrent, avec ingénuité, ces jeunes gens, « (carc'est le plus mauvais sujet de la Suisse, « qui la vendrait pour un petit écu), vous savez « que la calomnie trouve toujours quelque espèce « de créance ou du moins de soupçon, maisnous « n'avons pas {ardé à reconnaître que vos ma« nières simples et égales étaient celles d’un « honnête homme; nous avons appris d’ailleurs « qui vous étiez, et le soir dans nos chambres « nous avons ri bien souvent en nous couchant, « dela bonhomie de M. ScAlouts et de la terreur