Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

PENSÉES ET ANECDOTES 247

sivement au malheur. Mais avant d’attendrir, il faut y préparer, autrement les larmes ne viendront pas, quelque touchant que soit l’objet, et des urnes sans douleur, mais non sans art, obtiendront ce que des cendres réelles n’ont pu arracher. J'en ai un exemple sous les yeux. A Falaise, M. de Tourny a répandu dans différentes parties de son jardin les tombeaux de son père, de sa fille, de son amie et d’une momie. Croiriezvous que le mieux enterré de tout cela c’est la momie? Elle est au fond d’un noir souterrain, où trente marches conduisent, tandis que le père, la femme, la fille, l'ami, sont jetés en plein champ, comme des betteraves. Aussi, je l’avoue, quelque intéressantes que fussent ces inscriptions : À MA FEMME, À MON PÈRE, A MA FILLE, je n'ai pleuré que la momie.

La plupart des gens qui ont fait des livres, ne les ont faits que pour les étudier eux-mêmes. C’est peut-être une des raisons qu'il y atant d’ouvrages faibles.

Il y a deux espèces de caractères fermes ; celui qui attaque, celui qui résiste.