Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

32 VISITE À BUFFON

« canes, je n’ai fait aucune difficulté de lui don« ner toutes les satisfactions qu’elle a pu dési«rer : ce n’est qu’un persillage; mais les « hommes sont assez sots pour s’en contenter. « Par la même raison, quand je tomberai dan« gereusement malade et que je sentirai ma « fin s'approcher, je ne balancerai point à « envoyer chercher les sacrements. On le doit « au culte public. Ceux qui en agissent autre« ment, sont des fous. Il ne faut jamais heurter « de front, comme faisaient Voltaire, Diderot, « Helvétius. Ce dernier était mon ami : il a passé « plus de quatre ans à Montbard, en différentes « fois; je lui recommandais cette modération, « et s’il m'avait cru, il eût été plus heureux. »

On peut juger en effet si cette méthode a réussi à M. de Buffon. Il est clair que ses ouvrages démontrent le matérialisme, et cependant c'est à l'imprimerie royale qu'ils se publient.

« Mes premiers volumes parurent, ajoutait-il, « en même temps que l'Esprit des lois : nous « fûmes tourmentés par la Sorbonne, M. de « Montesquieu et moi; de plus, nous nous « vimes en butte au déchaînement de la critique. « Le président était furieux. Qu'’allez-vous ré-