Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

44 VISITE À BUFFON

parentes, comme dit Cicéron, parce que les vues de l’une peuvent s’appliquer à l'autre, quoiqu'on ne soit pas destiné à les exercer toutes. Ainsi, même pour un jurisconsulte, la connaissance de l'art militaire, et de ses principales opérations, ne serait pas inutile. C’est ce que j'ai fait, me disait l’auteur de l’/Zistoire naturelle; au fond l'abbé de Condillac a fort bien dit, à la tête de son quatrième volume du Cours d'éducation, si je ne me trompe, qu'il n’y a qu'une seule science, la science de la nature. M. de Buffon était du même avis, sans citer l'abbé de Condillac, qu'il n’aime pas, ayant eu jadis des discussions polémiques avec lui; mais il pense que toutes nos divisions et classifications sont arbitraires, que les mathématiques elles-mêmes ne sont que desarts qui tendent au même but, celui de s'appliquer à la nature, et de la faire connaître ; que cela ne nous effraye point au surplus. Les livres capitaux dans chaque genre soni rares, et au total ils pourraient peut-être se réduire à une cinquantaine d'ouvrages qu’il suffirait de bien méditer.

C'est surtout la lecture assidue des plus grands génies que me recommandait M. de But-