Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

(sepremBre 1785) 45

fon, il en trouvait bien peu dans le monde. «IL «n’y en a guère que cinq, me disait-il, New« ton, Bacon, Leibnitz, Montesquieu et mor. A « l'égard de Newton, il a découvert un grand « principe; mais il a passé toute sa vie à faire « des caleuls pour le démontrer, et par rapport «au style il ne peut pas être d’une grande uti« lité. » Il faisait plus de cas de Leibnitz que de Bacon lui-même ; il prétendait que Leïbnitz emportait les choses à la pointe de son génie, au lieu que, chez Bacon, les découvertes ne naissent qu'après de profondes réflexions ; mais il disait en même temps que ce qui montrait mieux le génie de Leibnitz, n’était peut-être pas dans la collection de ses ouvrages; qu’il fallait le chercher dans les mémoires de l’Académie de Berlin. En citant Montesquieu, il parlait de son génie, et non pas de son style, qui n’est pas toujours parfait, qui est trop écourté, qui manque de développement. « Je l'ai beaucoup connu, me di« sait-il, et ce défaut tenait à son physique. Le « président était presque aveugle, et il était si vif « que la plupart du temps il oubliait ce qu’il vou« lait dire, en sorte qu’il était obligé de se res« serrer dans lemoindre espace possible. » Enfin,