Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

DÉCLARATION AU COMITÉ DE SURETÉ GÉNÉRALE 229

cinq, dont j'étais adjoint membre; convaincu que les choses qui m'ont été dites par Courtois tiennent à quelque manœuvre infâme, honteuse et criminelle, déclare :

1° Que je n’ai mis le pied qu'une fois à la commission des cinq, adjointe au comité des finances, attendu que, fermement résolu de rester attaché à mon opinion, qui était de faire prohiber tout papier de change sur l’étranser, je trouvai tout le monde contre moi.

20 Que, lors du dernier rapport de Delaunay d’Ansers, sur ta compagnie des Indes, je fus singulièrement frappé de la différence de principes et de conséquences, qui se trouvait entre le rapport qui avait l’air d’écraser la compagnie des Indes, et le projet de décret qui servait la cupidité des administrateurs de cette compagnie; que j’attaquai alors ce projet par un seul amendement, dans laquelle lutte je fus soutenu par Robespierre, et l'amendement passa. Il consistait en ce que la liquidation dé la compagnie serait faite par le gouvernement, et que les scellés apposés ne seraient levés que lorsque le mode de liquidation serait décrété et organisé. Cambon fit un second amendement; en conséquence des débats, le projet de Delaunay, amendé et sous-amendé, fut renvoyé à une rédaction nouvelle, pour être de nouveau soumis à la Convention. .

3° Que, quelque temps après, je fus joint, à la séance de la Convention, par Chabot, qui m'emmena à la salle de la Liberté; là il me remit la nouvelle rédaction du décret, qu’il me dit avoir été faite par la commission. Vois, ajouta-t-il, si tu souscris à ce que le projet soit ainsi présenté à la Convention. Je lus ce projet, et je ne lardai pas à m’apercevoir que, même en admettant

20