Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
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248 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE
l’a montré ou vu selon l'esprit de son parti, et selon le plus ou moins de lumière ou d’aveuglement, d’instinct | ou de raison, de penchant ou de calcul, qui déterminaient le choix de ce parti. Il est résulté de cette complication de traits, sous lesquels on cherche Marat, non pas un portrait, mais une défiguration complète; non pas un dessin, mais un barbouillage; non pas Marat, | mais une multitnde de personnages contradictoires, dont I pas un n’offre deux traits de suite de cet homme célèbre, et vraiment digne de l'être
Moi, qui ai vu de près Marat, qui l’ai bien connu; moi, qui, depuis le 14 juillet 1789, l'ai observé et étudié avec attention et constance, à peu près comme j'ai observé et étudié tous les hommes de la Révolution française, de tous les partis, et en proportion des moyens qu’ils m'ont offerts de les observer, je vais essayer de peindre ce martyr de la Liberté, au physique et au moral.
L Marat, lorsqu'il est mort, avait vécu de 45 à 50 ans; il était de la plus petite stature ; à peine avait-il cinq pieds | de haut. il était néanmoins taillé en force, sans être D. : gros ni gras ; il avait les épaules et l'estomac larges, le ventre mince, les cuisses courtes et écartées, les jambes cambrées, les bras forts, et il les agitait avec vigueur et grâce. Sur un col assez court, il portait une tête d’un caractère très prononcé; il avait le visage large et osseux, le nez aquilin, épaté et même écrasé; le dessous du nez proéminent et avancé; la bouche moyenne et souvent crispée dans l’un des coins par une contraction fréquente ; les lèvres minces, le front grand, les yeux de couleur gris jaune, spirituels, vifs, perçants, sereins, naturellement doux, mème gracieux et d’un regard
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