Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
276 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE
cet égard, une indifférence très marquée et un détachement complet.
Voilà ce que le Comité de süreté générale appelle le décret original qui devait être remis au secrétaire, pour y apposer l’expediatur. À Dieu ne plaise que, si c'eût été là un décret, jy eusse aussi franchement, cordialement et au crayon, ex abrupto, apposé mes idées et paraphé, ne varielur, chacune d’elles! Mais moi, membre de la Commission chargée de se concerter pour une nouvelle rédaction, à laquelle commission j'étais précisément adjoint, pour attacher mes idées à la rédaction nouvelle ; moi, requis expressément par un membre de cette Commission, et en Son nom, tenant le projet de décret en main; bien projet, bien intitulé Prozer; requis, dis-je, de donner mon avis et ma signature, j'ai, sans contredit, eu le droit de donner cet avis, et le devoir à remplir de ne signer qu'après l'avoir bien sincèrement donné. Or, ce n’est point là, bien certainement, falsifier un décret, mais bien rectifier selon ma conscience un projet rédigé par Delaunay, sur lequel un membre de la Commission requiert mon opinion conciliatoire. Ge n'est point là une falsification ! mais bien un acte de bonne foi et de bon citoyen, mais bien opiner isolément, comme les députés le pratiquent tous les jours en pareil cas, sur une matière dont la Convention m'avait investi. Je reviendrai sur ce fait.
CINQUIÈME FAIT.
Le lendemain, Chabot vint chez moi de grand matin. et pour la première et unique fois de sa vie. J'étais couché, je dormais : c’est un député qui me demande;