Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
PRÉCIS APOLOGÉTIQUE 277
je me lève et le recois jambes nues. « On a accepté tes « corrections, me dit Chabot; voici la copie au net et « mot à mot du projet de décret tel que tu l’as corrigé, « signe-le. » Sans autre façon, je prends une plume et je signe la copie du projet de décret bien Proyer’. Je signe, dis-je, cette copie, qui était sans ratures, puisque c'élait là.une copie au net : je signe le premier. Chabot reprend la copie, qu’il va, dit-il, faire signer aux autres, et me quitte. Ce n'est point encore là falsifier un décret; mais, en vertu de son droit et de son devoir, signer avec plaisir son opinion que l’on croit être bonne, et que des collègues se résolvent enfin à adopter.
SIXIÈME FAIT,
Depuis cet instant où Chabot, emportant cette copie, me quitta, tout le reste m’est absolument étranger. Je n'ai participé à rien autre qu'aux faits que je viens d'énoncer; je n'ai participé à rien de ce qui put être ni en fait, ni en relation, ni en pensée, ni même en souvenir de cette matière, ni en quoi que ce soit; enfin, je le répète, d'aucune espèce de manière quelconque, et je défie qu'on me prouve le contraire. Voilà les faits.
Et je demande maintenant où est mon crime? Delaunay rédige un projet, il en recueille et fait recueillir isolément l'approbation etles signatures ; il va lui-même chercher celle de Cambon, qui me l’a dit, et à qui Delaunay ‘a dit à son tour que c'était moi qui avais
1. Voyez les pièces. (Note de Fabre d'Églantine.) 2%