Opinion de Georges Couthon sur le jugement de Louis XVI
22 proches à faire à personne. S'il ne la veut pas, il l'absoudra; dans ce cas encore, il ne pourra pas taxer la Convention d’injustice.
C’est donc moins par principes de politique et de morale, qu’on veut se dispenser de juger Louis, que par un sentiment de crainte fondé sur des événemens incertains?
Et que nous importe à nous cette responsabilité dont on nous menace, si, dans la décision que nous allons porter, nous ne sommes que justes, et si nous n'excédons pas les pouvoirs que nous avons reçus? Le législateur, dont l'âme n’est pas assez forte pour braver, dans l'exercice de ses devoirs, toute espèce de danger, n’est pas digne de représenter un peuple libre, et de coopérer au bonheur des humains, Que la nation soit ingrate si elle le veut, sauvons-la toujours, on ne saurait nous ravir le témoignage de notre conscience; et s’il était parmi nous un homme à qui cette récompense ne suffil pas, qu'il se retire, sa place n’est point ici.
On nous parle d'une coalition de rois et de tous les ennemis de la liberté; l'exemple de justice que nous donnerons à l’univers, va exciter, dit-on, leur haine, allumer leur fureur, et devenir le signal d’une guerre universelle contre la France.
Mais cette coalition, dont on cherche à nous effrayer, n’existe-t-elle pas déja? Quels sont les moyens que nos ennemis n'aient pas employés ?