Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CODE CIVIL 239

sans défense aux invasions du despotisme ou de l’anarchie. Ils restaient convaincus de cette vérité, irop . oubliée depuis, que, si les libertés politiques sont précieuses, c’est moins comme but que comme moyen, moins comme élément de puissance entre les mains de quelques hommes d’État que comme Sauvegarde de la personne, des biens, de la sécurité, en un mot des droits civils de tous les citoyens, depuis le plus élevé jusqu’au plus humble,

En se plaçant à ce point de vue qui est le seul juste, on comprend mieux l'importance des travaux législatifs de Portalis et la grandeur du rôle qu'il joua au Conseil d’État, dans les discussions du Code Civil, où l’un des juges les plus compétents, M. Troplong, lui assigne la première place, après le Premier Consul {. Portalis cherchait, il est vrai, à s’effacer et méconnaissait, en quelque sorte, l’utilité de son concours. On lui entendait répéter souvent : « Le créateur du Code » Givil est le Premier Consul; j'ai moins contribué » à ce grand travail que le Consul Cambacérès, MM. Tronchet, de Malleville, Bigot-Préameneu : » Boulay et Treilhard ?. » |

On aime à rappeler ce trait de modestie de la part d’un homme éminent dont l’histoire dément, ici, les paroles. $es œuvres subsistent : elles nous le montrent défendant le Code Civil avec éloquence et conviction,

4. Jugement critique sur les travaux préparatoires du Code Civil. (Préface du commentaire de la Vente, n° 4.) 2. Notice anonyme de 1807, page 80.