Portalis : sa vie, et ses oeuvres

CHAPITRE V

LE CONCORDAT

(1801-1804)

Situation du catholicisme en France au commencement de ce siècle. — Dispositions du Premier Consul et du Pape : allocution de Bonaparte au clergé de Milan en 1800 ; homélie du cardinal Chiaramonti, évêque d’Imola, en 1797. — Négociation et signature du Concordat (15 juillet 1801). — Opposition des royalistes et des républicains. — Portalis est chargé de toutes les affaires concernant les cultes. — Ses conseillers : l'abbé d’Astros, l'abbé Émery, Mgr de Boisgelin. — Le cardinal-légat Caprara. — Négociations pour le choix des évêques. — Présentation des articles organiques du Concordat au Conseil d'État : rapport de Portalis. — Discussion au Corps législatif : discours de Portalis sur l’organisation des cultes (5 avril 1802). — Réclamations de la cour de Rome contre les articles organiques : rapport de Portalis au Premier Consul (20 septembre 4803) ; les libertés de l'Église gallicane et la loi du 18 germinal an X. — Mise en vigueur du Concordat. — Appréciation de cet acte. — Examen de la doctrine : l’Église libre dans l'État libre.

Le Concordat de 1801 fut un acte de haute politique et de sage hardiesse. Pour le signer et pour le défendre, il fallut voir, au delà des préventions passagères de la nation, les intérêts permanents de la France et s'attacher aux traditions de notre histoire, malgré d’amères critiques et de vives résistances. En effet, si l'antique foi de la France n’avait pu être extirpée par la Convention, elle avait reçu les plus terribles

atteintes. Il serait, sans doute, inexact de dire, ainsi 16