Portalis : sa vie, et ses oeuvres
AU CONSEIL DES ANCIENS 55 longtemps réduits au silence par la Terreur, cherchaient à ranimer les passions politiques et fomentaient dans l'ombre la conspiration et la révolte. Les meneurs royalistes, battus, mais non accablés le 13 vendémiaire, n'avaient rien perdu de leurs espérances ni de leurs illusions; et, tandis que, du fond de ses marais et de ses bruyères, l'insurrection vendéenne opposait aux colonnes républicaines une résistance héroïque, les agents des Bourbons continuaient à exploiter, dans Paris même, au profit de leur cause, les sanglants sou venirs du comité de salut public. Dirigés secrètement par Pichegru, Lemerer, Mersan et Duverne de Presle, ils comptaient de nombreux adhérents dans l’ouest et le midi et disposaient de presque toutes les sections de Paris. La Quotidienne, le Messager, la Feuille du jour, l'Accusateur public étaient leurs organes, et leurs affiliés, qui commençaient à occuper quelques siéges aux Cing-Cents, se réunissaient au club de Clichy, pour y préparer, de concert avec les débris de l’ancienne société parisienne , le renversement du
Directoire et le retour à l’ancien régime.
En face d’eux, se groupaient les restes du parti montagnard, Tallien, Louvet, Lecointe-Puyraveau, Chénier, Legendre, Bourdon de lOise, Barrère, excités par le succès qu’ils venaient de remporter le 13 vendémiaire, poussant le gouvernement dans la voie de la guerre à outrance, de la rigueur systématique et de la révolution permanente. La situation précaire du Directoire ne résultait, disaient-ils, que d’un excès de modération. Dans leurs journaux, /’Ami du peuple,