Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
L'ALLIANCE RUSSE SOUS LE PREMIER EMPIRE 255
de substituer à la dynastie des Bourbons une dynastie de son choix, en humiliant ainsi les Espagnols dans leur orgueil, en les frappant dans leur indépendance, en supprimant leur roi pour leur en donner un à sa guise, il déchaïîna la plus elfroyable et la plus destructrice des guerres. D’un peuple qui serait facilement devenu son ami, il fit le plus intraitable de ses ennemis.
En Russie, il n’était pas exposé aux mêmes tentations, ni par conséquent aux mêmes périls. L'alliance avec le Tsar constituait au nord de l’Europe l’unique but de sa politique, parce qu’il la considérait comme un moyen efficace et sûr de paralyser les efforts des Anglais. Cette alliance, il en opéra la conquête comme s’il se fût agi d’une province à annexer à son Empire, Eylau et Friedland en furent les premiers instruments. Pour prix de ses victoires sur Alexandre, il ne voulut pas autre chose. En se combattant, les Français et les Russes avaient appris à s’estimer. L’entente des deux empereurs sortit de leurs luttes. À Tilsitt, les adversaires de la veille se retrouvèrent dépouillés de toute animosité, de toute rancune, tout prêts pour s'unir. Là, Napoléon,
après avoir rassuré Alexandre, s'attacha surtout