Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
L'ALLIANCE RUSSE SOUS LE PREMIER EMPIRE 259
ter ses fruits, et celle-là, c'était la puissance démesurée de Napoléon, « le progrès d’une frontière mobile qui se déplaçait et avançait sans cesse, » tout ce qui prouvait à Alexandre qu’on ne pouvait être et rester l’allié de l’empereur qu’à la condition de subir ses lois.
Telle était la situation à la fin de 1809. Dès cette époque, on le voit, l'alliance se désagrégeait. Quelles que fussent les apparences, elle subissait les contre-coups de la défiance réciproque que conservaient au fond du cœur les deux souverains, Ils n'étaient convaincus ni Pun ni l’autre que, dans un avenir rapproché, ils ne seraient pas obligés d’en venir aux mains. Les incidents qui précédèrent et suivirent le mariage de Napoléon avec une archiduchesse d'Autriche aidèrent rapidement à aggraver cet état de choses, Ces incidents tiennent une place considérable dans l’ouvrage de M. Albert Vandal. Ilen a tracé un récit de haute valeur où, avec encore plus de méthode, de clarté, d'autorité, que M. Thiers dans le sien, et avec une abondance de documents inédits d’un prix inestimable , il a fait revivre les innombrables intrigues
qui conduisirent Napoléon à substituer à son