Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
268 POUSSIÈRE DU PASSÉ
puissance, si près de sa fin, apparaît à son apogée. De cette contradiction entre ce qui est et ce qui va être, entre les sommets où se meut l'Empereur et l’abime qui se creuse sous ses pieds, surgissent, par la force des choses, les effets les plus inattendus. Jamais autant qu’à cette heure, où la fin de son règne est déjà marquée, Napoléon n’a pu se croire le maître de l’Europe. Elle est à ses pieds. À Dresde, elle lui rend un hommage éclatant. Ses troupes ont encore le droit de se proclamer invincibles. La naissanee du roi de Rome vient de lui donner la foi dans la perpétuité de sa dynastie. C’est à ce point précis, alors que tout semble lui prédire de nouveaux succès et un avenir digne de ses débuts, qu’éclate enfin la rupture qui depuis si longtemps se préparait. La question polonaise en est le prétexte; mais nous avons marqué déjà que ce prétexte n’en révélait qu’une des nombreuses causes. C’enest fait de l'alliance. A son déchirement, la guerre succède sans transition. L'Empereur a dit: «Je ne signerai la paix qu'à Moscou, » et le 23 juin la Grande Armée passe le Niémen.
Cet acte décisif, qui marque louverture des hostilités, a trouvé dans M. Albert Vandal le plus