Précis des événements militaires, ou Essai historique sur la guerre présente : avec cartes et plans. T. 2, Renfermant la suite dles évènmens les plus remarquables depuis la rupture de congrès de Restadt jusqu'à la fin de la campagne de 1799, au 7 et 8 de la République, S. 484

468 Notes.

à reconnoître leurs évêques pour souverains, et les villes, ainsi que les princes qui soutenoient les papes contre les empereurs, n’avoient pas plus enyie de se soumettre à l’église qu’à l'Empire.

L'Italie, depuis la chûte de l'empire romain, a été, dans tous les siècles, lé théâtre de la guerre que se faisoient les étrangers qui s’en disputoient la possession : destin cruel et inévitable de tous les peuples dégénérés, auxquels il ne reste plus ni vertu guerrière, ni esprit public, quoiqu'ils conservent encore un certain instinct de liberté et d’indépendance. Si cet instinct n’avoit pas donné des forces aux papes ; s’il n’avoit pas engagé les républiques elles-mêmes à déposer leur liberté pour un certainterme, entre les mains d’un princeétranger, qui les délivroit de la domination d’un autre, il est possible qu’une seule nation étrangère, mais encore jeune et vigoureuse, eût conquis le pays entiér; qu’en se fondant avec la race indigène et dégénérée, elle én eût renouvelé le sang, et qu’ainsi l'italie, comme la Gaule et l'Espagne, eût formé une monarchie capable de se maintenir par ses propres forces, et de conserver un rang distingué parmi les puissances modernes.

Au lieu de cela, que voit-on en suivant jusqu’au bout l’histoire de l'Italie ? La maison d'Anjou et celle d'Arragon, tour - à-four favorisées par les päpes, se disputent le trône de Naples, dont la Sicile -même est séparée pendant quelque tems; Gênes et Florence, déchirées par les discordes in-