Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

PRÉCIS HISTORIQUE

DE LA

RÉVOLUTION FRANÇAISE.

L: convention nationale se formait pendant les horribles jours de septembre; elle s’est long-temps ressentie de son origine. Jamais aucun corps ne reçut ni n’usurpa plus de puissance, eË toujours elle fut dominée; elle fit le mal par contrainte, et depuis elle fit le bien à regret. À ces deux époques, son sort fut d’obéir à une minorité. Elle changea si souventde direction, qu’on a peine à découvrir quel fut son esprit dominant. On la voit, jusqu’à la journée du 3r mai, tenir d’une main incertaine la balance entire ceux qui peuvent honorer la république par des vertus et des talens, et ceux qui n’ont eu pour l'élever, qui n’auront pour la maintenir, que des crimes. Elle montre pour les premiers quelque estime, peu d'affection, nulle condescendance ; elle haît les derniers, mais elle les craint encore davantage. Ils lui demandent de verser le san d’un roi captif, de punir comme un tyran le plus faible, le plus clément des princes; elle s’arrête , elle délibère, elle voudrait le sauver; elle affecte de le couvrir d’ignominie pour le garan= tir de la mort. Il lui est arraché avec peine; elle décrète son supplice, et bientôt elle waura plus à décréter que dessupplices. Chaque pas la conduit à l'anarchie. Les puissances étran-gères voudraient à-la-fois réprimer ces désordres et en profiter; elles forment une seconde coalition , plus forte que.la première. Les armées françaises éprouvent des revers et des triomphes d’une égale rapidité ; la défection d’un général excite de nouveaux troubles; une guerre civile et religieuse se déclare ; les factieux s'emparent de tous ces fléaux : la convention voit leurs efforts; elle connaît leur but , elle saït qu'ils vont lui ravirses membres les plus distingués; elle se prépare à assister à ce combat, comme s’il lui était étranger ; il n’y a pas même de combat; ceux qui ont vaincu Louis périssent encore plus

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