Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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abandonnés que ne le fut ce malheureux roiaux derniers jours de sonrègne. Voilà quelle fut la jeunesse de la convention.

Faible ennemie des factieux, elle en devint la misérable esclave; elle désavoue quiconque ose réclamer, elle punit quiconque ose venger les membres qu’elle a sacrifiés. Les villes les plus importantes s’arment pour lui rendre la liberté; ellen’use de cequi lui reste de puissance que pour resserrer ses chaînes; tous les jours elle vient livrer à sestyrans ses décrets, son nom, ses assignats et ses armées. Deuxguerres civiles et entièrement opposées dans leur but surpassent les horreurs d’une guerre étrangère, qui ne s’annonce plus que par des désastres. Les royalistes combattent avec furie; les républicains, qui furent uommés /édéralistes ,ne mettent ni ensemble, ni vigueur dans leurs mouvemens ; lesjacobins triomphent plus facilementque s'ils n'avaient eu qu’une seule espèce d’ennemis. Nantes repousse les plus valeureux efforts des royalistes vendéens ; en même temps elle montre l'intention de résister aux jacobins qui loppriment; elle succombe, et des floïs de sang sont versés dans ses murs. Marseille, Bordeaux éprouvent une prompte défaite et de longs châtimens ; Lyon résiste avec gloire, est punie avec les derniers excès de la barbarie. Toulon a recours à une ressource criminelle, même dans le désespoir; Toulon estpunie; toutestvaineu. La convention met à l’ordre du jour la terreur qui depuis long-temps dicte toutes seslois; la terreur grossit le nombre des assassins ; elle forme des armées de délateurs : on semble n’avoir plus de courage que quelques minutes avant de monter à l’'échafaud. La France est un pays conquis par une hordede barbares.

Les jacobins n’ont plus à craindre que leurs désordres. Déjà . les remords en ont détaché quelques-uns. Vain espoir ; chaque effort qui se fait pour arrêter la tyrannie en redouble la violence. Ses coups tombent sans résistance sur des têtes courbées ; et cependant l’héroïsme ét la victoire sont revenus aux armées françaises,qui forment le plus étonnant contraste avec le peuple français. Bientôt on n'aura plus de patrie, et l’on combat comme pour la patrie la plus chère et la plus tendre. Tout rempli des pensées de la mort, on semhlejouir d’entrouver une glorieuse. La coalition est vaineue une seconde fois, on a fait d’immensesconquêtes, de nouveaux malheureuxvont partager les horreurs de notre sort; l'Europe entière peut le éraindre. Voilà la seconde période de la convention.

Avec quelle impatience ne voudrais-je pas presser ma Mar che vers la troisième ! Quoïque le 9 thermidor ne tire aucun éclat de ceux qui y concourent ; quoiqueses bienfaits aient en< gore dé l'embarras à se développer; quoique son influence ;, au moment où elle est déjàsentie, soit altérée par denouveaux