Pro Macedonia : polémique de Wendel et de Rizoff au sujet de la Macédoine

- RÉ T'artares, d'origine touranienne, envahirent la partie orientale de la Péninsule, entre le Danube et le Hémus (la chaîne des Balkans) jusqu'à la rivière Iskar à l'Occident. Ils formèrent leur Etat au viri° siècle et adoptèrent la langue slave — qui leur resta et constitue leur seul apanage de slavisme — iout en conservant toutes les autres caractéristiques des T'artares. Pendant tout le moyen âge, le peuple bulgare lutta contre les Serbes pour la domination de la Macédoine, et si ces luttes présentèrent des alternatives diverses, il est pourtant incontestable que la Macédoine a lé plus longtemps sous la domination serbe, et que ce furent les Serbes qui y laissèrent le plus de traces de leur influence civilisatrice. En effet, tandis que les Bulgares seraient bien embarrassés pour montrer un seul monument historique bulgare en Macédoine, les Serbes possèdent, construits par leurs rois, un grand nombre d'églises et monastères dans ce pays, où toutes traditions, chansons et tous récits tirent leur origine de l'histoire serbe (x): L'invasion turque mit fin à ces luttes, et c’est encore des mains des Serbes que les Ottomans arrachèrent la Macédoine (au commencement du xv° siècle). Pendant la longue servitude, il y eut encore une époque où la Macédoine fut réunie aux dutres pays serbes: sous le Patriarcat serbe d'Ipek, que le sultan Soliman le Magnifique rétablit en 1:57. Dès ce moment et jusqu'en 1766, année où ce Patriarcat fut annexé au Patriarcat Œcuménique de Constantinople, la Macédoine, sauf la partie sud qui appartenait à

(x) Il n'existe pas une chanson ou un récit en Macédoine sur les monarques bulgares Asparuch, Krume ou Siméon, mais, par

contre, tous célèbrent la gloire des rois serbes et surtout du héros

national Kraliévitch Marko. Pour, ôter de sa valeur à cette. objection, les Bulgares s'approprièrent Kraliévitch Marko, bien, qu'il soit fils du roi serbe Voukachine et que leur langue ne possède ni le mot Krali (roi, en serbe), ni celui de Kraliévitch (fils du roi, en serbe). Quant aux monuments, inscriptions et documents écrits, leuns G'agissants » modernes se firent un devoir de les. détruire. ou les effacer.