Qu'est-ce que le Tiers-État?

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Je réponds sur-tout qu’il est dans la nature

des choses , que la dette soit à charge au

débiteur, et non au créancier. Le prêteur s’est privé de son argent ; en vous le vendant à intérêt, il a fourni à vos besoins ; vous, emprunteur, vous avez échappé à votre perte, et en achetant le capital , vous vous êtes imposé l'obligation d'en payer la rente annuelle. Avez-vous pensé qu'il vous suffroit un jour, pour vous en

délivrer, de balancer le poids de votre

charge entre votre créancier et vous ? On

Sd de ruiner les créanciers de l’État, comme si c'étoit bien à eux que la Nation doit s’en prendre des nouvelles impositions dont elle se croit menacée. Pourquoi ne pas s'attaquer plutôt aux déprédations inOULies ;, et aux abus de toute espèce , qui ont enflé Vétat des dépenses , et qui ne sont certes pas l'ouvrage de ceux qui ont porté leur argent au trésor royal , mais bien de ceux qui l’ont pillé. Répétons que si la dette doit être fâcheuse pour quelqu'un , il est

- juste que ce’ soit plutôt pour celui qui doit ,

que pour celui à qui il est dû. Mais , si

j'ai prouvé que la banqueroute seroit fu-

neste, même à celui qui doit, que faut-il conclure ? L2