Quelques lettres de G. -H. Dufour (1813-1815)

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froid. Mon contentement a cependant été tempéré, en apprenant que vous n’aviez encore aucune espèce d'espérance d’un échange et en soupçonnant que voire captivité est encore plus pénible pour vous que vous voulez bien l'avouer. Pour moi, qui suis intimement persuadé que le mérite ne saurait être oublié et qui me laisse facilement aller aux idées qui me sont agréables, je crois et j’espère de tout mon cœur que l’on ne tardera pas à vous échanger. Si mes souhaits se réalisent, j’en serai transporté de joie, bien plus encore pour votre bonheur particulier que pour Pavantage inestimable que j’aurai de servir encore auprès de vous, s’il vous est possible d'effectuer voire alfectueuse promesse. Oui, mon cher colonel, en me retrouvant auprès de vous, j’auraiautantde plaisir qu’en revoyant un père tendre; j'étais accoutumé à vous regarder comme tel; la manière agréable avec laquelle vous me faisiez servir, les bons traitemens, je puis dire les égards, que vous me prodiguiez, ne s’effaceront jamais de mon souvenir. S'il y a peu d’ordre dans ma lettre, c’est qu’il y en a peu dans mes idées ; je suis pressé pour écrire ; la reconnaissance, le contentement, la crainte de vous déplaire en employant des expressions peu convenantes m’enhardissent ou me retiennent ; je ne dis qu'à moitié ce que je pense et par cela même je le dis mal ; pardonnez-moi donc et, si je deviens trop familier, attribuez tout à mon attachement pour vous.

Ce que vous me dites de Guillois me fait de la peine; le sincère attachement de ce brave garçon pour vous m'a beaucoup intéressé pour lui; je souhaite que sa maladie n’ait pas eu de suite et je l’embrasse de tout mon cœur.