Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages
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4. TITRES ET VALEURS DÉPOSÉS ET DÉTRUITS DANS LES OFFICES D'ETAT.
Au moment de l'évacuation, la plupart des établissements de l'Etat n'ont pu sauver les pécules, les titres de valeurs et les cautionnements qui leur avaient été confiés.
En attaquant par surprise, l'ennemi est parvenu à couper la retraite, par conséquent certains fonctionnaires ont été faits prisonniers, et tout ce qu'ils avaient chez eux a été emporté, d'autres ont réussi à se sauver, abandonnant tout ce qu'ils possédaient, et la plupart des fonctionnaires, pleins de zèle pour sauver le bien de l'Etat ont payé de leur vie leur dévouement à la chose publique.
Le dommage ainsi causé à la caisse d'Etat est considérable. Quant aux biens des particuliers dont l'Etat était dépositaire, il en est responsable vis-à-vis des propriétaires de ces biens ainsi que, le cas échéant, vis-à-vis des tiers, qu’ils soient ou non ses sujets, dont la réparation totale du dommage causé :
a) Postes, télégraphes et téléphones.
À cause de la précipitation de la retraite, les bureaux des postes, télégraphes et téléphones n’ont pu être évacués à temps. Dans tous les bureaux de postes, les colis sont restés en souffrance parce que les destinataires n’ont pas eu le temps de les enlever et l'ennemi s'en est emparé. Les bureaux de la douane postale à Belgrade, contenant une grande quantité de colis et de marchandises venus de l'étranger à destination de toute la Serbie et représentant une très grande valeur, ont été brûlés pendant le bombardement de la ville.
De même, et toujours à cause de l'évacuation précipitée, beaucoup de banques, surtout dans les localités voisines de la frontière, ont remis à l'Administration postale leur portefeuille espérant, de cette manière, pouvoir les préserver. Les particuliers ont laissé à la poste les lettres chargées contenant le numéraire et les titres qu'ils ne pouvaient plus toucher.
Tout cela se trouvait chez les receveurs des postes avec les dépôts de leurs bureaux, avec les mandats dont l'administration avait reçu le montant sans avoir eu le temps de les expédier et de les payer aux destinataires avec les dépôts d'argent pour le compte de la douane