Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

92 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

arrivée. Il fallait à Dupérou une confiance déraisonnable en son étoile pour oser rentrer en France, alors qu’il devait savoir que, s’il était reconnu, il serait arrêté comme prévenu d’un crime que les lois de la République punissaient de moe Cette confiance, il la possédait.

Le 23 mai, parti de Douvres à dix heures du matin, il arrivait, le soir, à la même heure, à Calais, trop tard pour que les passagers pussent débarquer. Le débarquement n’eut lieu que le lendemain matin. Comme il était d'usage que les arrivants fussent d'abord conduits à la municipalité pour y faire viser leur passeport, c’est là que Mengaud se tenait afin de les examiner.

Ce même jour, une lettre du ministre de la police venait de le prévenir que Dupérou, dont on avait signalé la présence en Angleterre, était à Dijon, ou que, tout au moins, il s’y trouvait quelques jours avant, lorsque le Premier Consul avait traversé cette ville en revenant de l’armée. Mengaud ne s'attendait donc plus à le découvrir parmi les voyageurs qui arrivaient de Londres. * [n’en fut que plus surpris lorsque, quoique ne l'ayant jamais vu et ne le connaissant que par son

signalement, il crut le reconnaître parmi les nou-