Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 91

1800 eut aussi pour cause l'attitude méprisante qu'il avait prise envers Fouché au lendemain de l'arrestation de Coigny :

& S'il arrive malheur à M. de Coigny, avait-il osé lui dire, Bonaparte et moi sommes indignes de porter l’uniforme. Quant à vous, vous ne l'avez jamais porté. »

Fouché, quand il avait affaire à moins puissant que lui, n’était pas homme à digérer pareille injure. Bonaparte, heureusement, était moins rancunier, et de même que, sa première fureur tombée, il pardonna à Morand, de même, en ce qui touchait Coigny, il ne tarda pas à revenir à des idées de clémence. Joséphine ne cessait de solliciter la grâce du détenu et finit par la lui arracher. C'était chose faite peu de jours après l’arrestation. Si Coigny n'était pas encore en liberté, c’est qu’on jugeait nécessaire de le retenir pour le confronter avec d’autres inculpés dont on espérait s'emparer.

Parmi ceux-là se trouvait Dupérou, le chef de la contre-police royaliste. Comme nous l’avons dit, il était à Londres, au moment de la découverte du complot. Mais on s'attendait à le voir débarquer à Calais, où, muni de son signalement, le commissaire de police Mengaud guettait son