Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 55

oubliait son passé de royaliste. La tranquillité de Coigny pourrait donc, si elle eût été sincère, très aisément s'expliquer. Mais, pour dire le vrai, elle était plus apparente que réelle et révèle surtout en lui un vif désir de dissimuler les incessantes inquiétudes que lui causaient les imprudences de Hyde de Neuville.

Ces imprudences, celui-ci ne les avoue pas dans ses mémoires; mais nous en trouvons des preuves ailleurs, et notamment dans un rapport rédigé ultérieurement par un jeune homme, le chevalier de Gallard, qui servait de secrétaire à Coigny et qu’on est surpris de ne pas voir figurer dans la procédure qui suivit la découverte du complot. Son nom n'y est même pas prononcé et nous ignorerions jusqu'à son existence si, par une lettre du vicomte de Durfort, gendre de Coigny, datée de Londres, le 3 novembre 1800, et adressée au comte d’Avaray à Mitau, pour être soumise au roi, nous ne savions que le chevalier de Gallard est l'auteur du rapport qui accompagne cette lettre.

Les folles démarches de Hyde de Neuville y sont longuement exposées. Gallard incrimine

notamment la faute qui consistait à conserver les