Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

68 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

naissait pas l'écriture, n'était pas de la main de Hyde de Neuville.

Quoi qu'il en soit, informée par elle ou par d’autres, la police lança de toutes parts des mandats d’arrestation. En Normandie, on arrêta Arabelle Williams, celle qui signait ses lettres : « Le petit matelot »; Rose Gyrenne, plus connue sous le nom de Rose de Banville et que les conjurés désignaient entre eux sous celui de « Jeanne d'Arc ». À Brest, on rechercha vainement M. du Bouchage et si l’on ne parla pas alors du lieutenant’ de vaisseau Rivoire, c'est que ses projets n'étaient pas soupçonnés.

À Paris, on ne put mettre la main ni sur l'abbé Godard ni sur l'abbé Ratel. Quand on se présenta à leurs domiciles respectifs, ils avaient disparu sans avoir eu le temps de détruire les papiers qui établissaient leur complicité. Pendant de longs mois, la police ne fut pas plus heureuse avec le chevalier de Margadel, dit Joubert, encore qu'il fût prouvé que cet ancien chouan s'était livré et continuait à se livrer à de véritables brigandages. Ce ne fut que longtemps après, le 29 octobre, qu'il se laissa prendre. Son sort était réglé